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Le Samsara

« S’il n’y a aucune limite dans cet océan de souffrance, Oh! Candide, pourquoi n’es-tu pas concerné alors que tu t’y noies? » 

Aryadeva, Les Quatre Cents Stances.

His Holiness the Dalai Lama greeting a young well-wisher as on his arrival at Wiesbaden Kupark in Wiesbaden, Hessen, Germany on July 12, 2015. Photo/Manuel Bauer www.dalailama.com

* Hinayana

Le samsara est composé de 6 royaumes d'êtres sensibles ou 6 sortes de renaissances (dieux, demi-dieux, humains, animaux, esprits avides, souffrance extrême), de 3 mondes (du désir, de la forme et du sans-forme), de 4 sortes de naissances (par foetus, par oeuf, par chaleur ou par miracle) et de 3 états d'être (vie, bardo et mort) différents. 

 

Par la pratique des 5 voies (accumulation, préparation, vision, méditation, perfection), il est possible d'atteindre la libération définitive du samsara.

 

Il y a deux niveaux de renoncement au samsara: l'inférieur et le supérieur. 

 

Niveau inférieur

 

Il existe trois royaumes inférieurs d'êtres sensibles dans le samsara.  Selon les différents actes posés par les êtres, ils expérimentent des conséquences différentes (loi du karma).  Ils renaissent dans différents royaumes d'existence et ont à expérimenter différents niveaux de souffrance.

 

  • Êtres éprouvant une souffrance extrême ;

  • Esprits avides ;

  • Animaux ;

 

Renonciation aux royaumes supérieurs

 

Les royaumes supérieurs sont ceux des humains, des demi-dieux et des dieux (qui se manifestent dans le royaume du désir, dans le royaume de la forme ou dans le royaume sans forme).

 

Or, il est important de réaliser que chacun de ces royaumes comporte son lot de souffrances. Les souffrances des enfers chauds et froids sont insoutenables. Certaines personnes douées de facultés particulières peuvent percevoir ces enfers qui sont au nombre d'une vingtaine. Les souffrances endurées par les esprits avides sont aussi effroyables, alors que celles des animaux sont absolument accablantes.

 

Quant à l'être humain, il ne peut laisser sa main au-dessus d'une flamme, ne serait-ce que quelques secondes, sans ressentir une grande douleur. En hiver, nous ne pouvons rester dans le froid plus que quelques minutes. Passer une seule journée sans boire ni manger représente une grande difficulté, et une simple piqûre d'abeille peut être un supplice.

 

Comment serions-nous alors capables de supporter la chaleur ou le froid des enfers pendant des milliers d'années comme le font les êtres qui y sont, comme l'a indiqué le Bouddha, aussi nombreux que les grains de sable compris dans tous les océans ? Comment pourrions-nous endurer, pendant des centaines d'années, l'angoisse profonde de l'incapacité d'assouvir notre faim ou notre soif comme le ressentent les esprits avides dont le nombre, comme l'a indiqué le Bouddha, est égal à la quantité des grains de sable contenus dans tous les lacs et les rivières ? Comment tolérer les horreurs de l'existence animale qui, à bien des points de vue, est atroce, ceux-ci étant des milliards à devoir les vivre?

Méditer sur ces aspects du samsara provoque la terreur et l'appréhension, mais permet d'abandonner les causes d'une renaissance inférieure que sont les actions négatives du corps, de la parole et de l'esprit. On doit, de plus, cultiver les causes d'une renaissance supérieure: la compassion et les qualités vertueuses. Ces méthodes permettent de barrer la route aux renaissances inférieurs.

 

L'ignorance est la cause des actions négatives, et les actions négatives renforcent l'ignorance. Lama Samten explique que notre nature de bouddha, commune à tous les êtres, est comme le ciel bleu où  brille le soleil. Nos actions négatives agissent comme un écran, un brouillard, un voile dans notre esprit, un peu comme les nuages qui nous empêchent de voir le ciel bleu. Notre nature de bouddha n'est jamais souillée, seul l'esprit de chaque être peut l'être. C'est pourquoi la purification occupe une place prépondérante dans la pratique du bouddhisme. Ces purifications agissent comme un nettoyage de l'intérieur, comme quand on fait le ménage de la maison régulièrement pour éviter que la poussière s'accumule et rende l'entreprise plus difficile par la suite.

 

En plus des différents rituels, parfois très élaborés, qui permettent de se nettoyer graduellement, on peut aussi utiliser les prosternations qui servent à purifier les actions négatives du corps, les mantras qui permettent de purifier celles de la parole et les ofrandes qui purifient les actions négatives de l'esprit.

 

Tous les êtres commettent des actes qui les amènent à souffrir et à causer de la souffrance. Quand ces influences les dirigent, il leur est impossible de reconnaître leur état et de s'en libérer. N'ayant d'autre choix que de subir leur asservissement au samsara, les six sortes d'êtres se réincarnent encore et encore, dans l'un ou l'autre des six mondes du cycle des existences. Dans ce contexte, la souffrance est la base commune à tous les états; elle existe et domine tout. Faute de la reconnaître et de la comprendre, elle est subie de maintes et maintes façons.

 

Voici deux catégories :

 

Dans la première catégorie, les six types de souffrances générales du samsara sont:

 

  • l'incertitude ;

  • l'insatisfaction ;

  • l'abandon réitéré de son corps ;

  • les conceptions successives ;

  • les fluctuations répétées ;

  • le manque de compagnons véritables.

 

Dans la deuxième catégorie, les sept types des souffrances des humains sont:

 

  • la naissance ;

  • la vieillesse ;

  • la maladie ;

  • la mort ;

  • les frustrations nées du contact avec ce qu'on ne désire pas ;

  • la privation de ce qu'on désire ;

  • l'inassouvissement des désirs les plus ardents.

 

Guéshé Lobsang Samten

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Réflexion méditative de Sa Sainteté le Dalai-Lama et plus d'information sur ce lien.

 

En considérant que :

 

1. Une chose substantielle comme votre corps dépend de causes et de conditions diverses. En définitive, une telle entité résulte d’un continuum de causes. Le corps est rattaché par le génome aux parents, sperme et ovule, qui provient, de leurs parents, et ainsi de suite.

 

2. La conscience dépend aussi de ses propres causes et conditions, ce qui prouve l’existence d’un continuum de cause responsable de la nature lucide et cognitive de l’esprit, qui résulte de vies antérieures.

 

3. Étant donné que les enfants d’un couple présentent une grande variété de différences, il est probable que les prédispositions cognitives héritées d’existences antérieures sont actives dans cette vie.

 

4. Les souvenirs avérés sur des vies passées confirment la réalité du cycle des renaissances. Ils montrent que nous avons tous vécu d’autres existences, même si nous n’en avons plus le souvenir.

 

5. Le cycle des naissances n’a pas de commencement.

 

6. Comme le maître d’œuvre bâtit une maison, selon la doctrine bouddhiste le monde entier s’est façonné sous l’emprise des rémanences karmiques, héritées d’autres vies passées, sur une période de temps illimitée, des êtres vivants qui le peuplent.

 

7. Nos actes déterminent l’état dans lequel nous allons renaître, comme ils façonnent le monde dans le quel nous vivons en fonction du karma des êtres qui le peuplent.

 

8. Le lien de causalité entre les actes et leurs fruits demande réflexion pour pouvoir en comprendre l’ensemble des implications.

 

9. Pour vous refréner à commettre des actes (karma) entraînant des effets négatifs sur une prochaine renaissance, mentalement, visualisez les souffrances des êtres dans des positions déplaisantes, y compris des animaux, et imaginez-vous plongé dans une situation comparable.

 

10. Agissez pour éviter les dix actes non vertueux définis ci-après :

 

- trois actes non vertueux majeurs concernent le corps : tuer, voler, avoir un comportement sexuel déréglé;

 

- quatre actes non vertueux majeurs concernent la parole : mentir, calomnier, proférer des paroles grossières et se complaire dans les bavardages inutiles;

 

- trois actes non vertueux majeurs concernent l’esprit : la convoitise, la malveillance et entretenir des idées fausses.

* Niveau Initial

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